Une nouvelle journée d'action contre la politique d'austérité a donné lieu à des violences dans le centre d'Athènes. Transports publics, aériens et maritimes étaient paralysés. Mais le gouvernement grec n'entend pas plier.
Les manifestations contre la rigueur dégénèrent à Athènes. Mercredi, environ 20.000 personnes ont battu le pavé en direction du Parlement, et une centaine d'entre elles s'en sont prises à l'ancien ministre conservateur des Transports, Kostis Hatzidakis, qui quittait l'enceinte. Les manifestants l'ont pourchassé en criant "Voleurs! Honte à vous!". Ils lui ont lancé des pierres et l'ont frappé à coups de bâton. Kostis Hatzidakis, le visage en sang, a finalement trouvé refuge dans un immeuble voisin.
Un peu plus loin, sur la place Syntagma, des manifestants ont lancé des cocktails Molotov sur deux grands hôtels et la police est intervenue à coups de gaz lacrymogènes pour les disperser. Il y a eu une dizaine d'interpellations et trois blessés.
Ces manifestants défilaient à l'appel des syndicats de la fonction publique et du secteur privé, unanimement opposés au projet de budget 2011, que le Parlement examinera la semaine prochaine, et qui prolonge l'effort réclamé aux Grecs. "Nous devons signifier au gouvernement que nous n'accepterons pas des mesures qui ne mènent qu'à l'appauvrissement et au chômage", a déclaré Ilias Iliopoulos, secrétaire général du syndicat de la fonction publique Adedy. "C'est bien que les gens descendent dans la rue. Ils nous ont pris nos droits. La patience a ses limites, nous avons des enfants et des prêts à rembourser", a expliqué George Mihalopoulos, employé de banque de 57 ans, au début de la manifestation à Athènes.
Pas de changement de cap
Résultat, mercredi matin, les navires sont restés dans les ports, les rues bouchées du centre d'Athènes avaient l'allure de parkings géants et les chaînes de télévision et les radios ne donnaient plus d'informations en raison de la grève des journalistes. Les hôpitaux et ministères fonctionnaient également au ralenti tandis que nombre de salariés du secteur privé étaient restés chez eux.
Pour autant, le gouvernement socialiste de Georges Papandréou ne semble pas décidé à changer de cap. Celui qui a dû accepter ce plan de rigueur- en échange d'une aide financière de 110 milliards d'euros de l'Union européenne et du FMI- est soutenu par une majorité confortable au Parlement.
Mardi soir, ces députés se sont mis d'accord sur un ensemble de réformes du marché du travail, dont une réduction des salaires dans les entreprises publiques de transports et une limitation de la négociation collective, les accords d'entreprise primant désormais sur les accords de branche. Mardi déjà, les conducteurs de bus avaient manifesté dans Athènes pour dénoncer les politiques "voleurs". Leur mouvement de grève, entamé lundi, doit se poursuivre jusqu'à jeudi. "En raison du vote d'hier (mardi) soir, qui crée les pires relations sociales de l'histoire en Grèce, nous mènerons de nouvelles actions après les vacances", a prévenu mercredi le secrétaire général d'Adedy.
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