Grèce : Alpha Bank réussit sa recapitalisation

La recapitalisation de l'une des quatre principales banques grecques a été sursouscrite à hauteur de 165% La banque échappe ainsi à la nationalisation.

En fin de semaine, Jeroen Dijsselbloem, le chef de file de l'Eurogroupe, avait rappelé que l'issue des opérations de recapitalisations des principales banques grecques était "cruciale" pour la relance du pays. Celle-ci semble sur la bonne voie compte tenu des résultats que vient d'annoncer Alpha Bank, l'une des quatre principales banques grecques, connue en France pour avoir repris la filiale du Crédit Agricole, Emporiki Bank.

"Alpha Bank devient ainsi la première banque grecque

à réussir" l'opération de recapitalisation, aux termes convenus entre Athènes et ses bailleurs de fonds, l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) pour éviter une nationalisation, a en effet souligné ce lundi la banque dans un communiqué.

L'augmentation de capital lancée par la banque pour parachever sa recapitalisation portant sur un total de 4,571 milliards d'euros, a été sursouscrite à hauteur de 165%, lui permettant d'en faire porter plus de 10% par le secteur privé, précise encore le communiqué. Au total, Alpha Bank a réussi à attirer 550 millions d'euros de capitaux privés pour participer à sa recapitalisation sur fonds UE-FMI, ce qui lui garantit de rester sous contrôle privé.

Retour aux bénéfices

"Cette recapitalisation constitue un vote de confiance dans le secteur bancaire et l'économie grecs, et crée les conditions pour un retour du pays sur les marchés financiers", s'est félicité le président d'Alpha Bank, Ioannis Costopoulos. Selon lui, l'opération a "suscité un vif intérêt des investisseurs étrangers (...) à un moment important pour le pays", qui espère sortir du marasme en 2014, après six ans de récession profonde et quatre de rigoureuse austérité.

Il est vrai aussi que début mai, Alpha bank avait affiché des résultats positifs au 1^ertrimestre de 2013 : la banque a affiché en effet un bénéfice de 2,8 milliards d'euros pour les trois premiers mois de 2013, contre une perte de 313 millions un an auparavant. Une performance largement due à l'apport du Crédit Agricole, qui avait cédé Emporiki pour un euro symbolique après avoir accepté la demande de la Banque de Grèce de renflouer celle-ci avec un "goodwill"de 2,6 milliards d'euros. Sans celà, Alpha Bank aurait affiché une perte de 228 millions d'euros

Encore deux opérations de recapitalisation attendues

Le secteur bancaire grec, ainsi que les marchés et créanciers du pays, restent dans l'attente des résultats des opérations similaires lancées par son duo de tête, Banque Nationale de Grèce et Banque du Pirée, là aussi pour éviter de passer sous contrôle public. Le quatrième établissement de crédit "systémique" local, le groupe Eurobank, a lui renoncé à une participation privée, optant pour une recapitalisation totale par le Fonds hellénique de stabilité financière à hauteur de 5,8 milliards d'euros.

Plombées par les dérives budgétaires du pays, les banques grecques s'étaient vu tendre cette bouée de sauvetage suite aux pertes enregistrées lors des opérations de restructuration de la dette souveraine en 2012. Au total, UE et FMI ont dégagé une enveloppe de 50 milliards d'euros pour les sauver.