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Παρασκευή 12 Μαρτίου 2010

Comment la Grèce en est arrivée là


Depuis la révision à la hausse de son déficit public en novembre, la Grèce a perdu la confiance des marchés et ses partenaires se divisent quant aux solutions à lui apporter. Retour sur quatre mois de crise.

* La perte de confiance des marchés

En novembre 2009, le nouveau gouvernement socialiste grec, issu des élections de début octobre, multiplie par deux l'estimation de déficit budgétaire faite par la droite sortante, pour la porter à 12,7 % du PIB. Immédiatement après cette annonce, les agences de notation, chargées d'apprécier la solvabilité d'un Etat, attribuent des notes en baisse à Athènes. Jugeant que la probabilité de voir la Grèce dans l'incapacité de rembourser ses emprunts est élevée, l'agence Fitch Ratings abaisse la note du pays, qui passe de A- à BBB. Les agences de notation Standard & Poor's et Moody's mettent elles aussi la Grèce sous surveillance négative. La dette publique s'élève fin 2009 à 300 milliards d'euros, soit 113 % du PIB, alors que les règles de la zone euro fixent à 60 % les autorisations de dette publique. (Lire "La dégradation de la note de la dette publique grecque inquiète les marchés")

* L'opacité des comptes grecs

Au-delà de l'ampleur de la révision du déficit public grec, c'est l'opacité des comptes du pays qui inquiète les milieux financiers. La Grèce est sommée par ses partenaires européens de garantir la fiabilité de ses chiffres. Athènes s'engage alors à réformer l'Office national de la statistique, pour en assurer l'indépendance.

La Grèce, par le passé, a déjà trituré ses comptes publics pour donner l'illusion qu'elle respectait les critères de Maastricht, notamment celui d'un déficit public contenu à 3 % du PIB. Le pays l'a publiquement reconnu en 2004. (Lire l'enquête "La Grèce au bal des hypocrites"). Les nouveaux dirigeants grecs accusent cette fois leurs prédécesseurs d'avoir caché la dégradation des comptes. Pour les conservateurs, ce sont les socialistes qui gonfleraient le déficit à des fins politiciennes. Bruxelles doit tenter de tirer l'affaire au clair, l'enjeu étant la crédibilité du pays et de la zone euro.

* Un modèle économique fragile

La Grèce a connu son "miracle" économique au début de la décennie, matérialisé par l'introduction en 2001 de l'euro. Le pays a longtemps connu l'une des plus fortes croissances de la zone euro (4,2 % en moyenne par an de 2000 à 2007). Mais cette croissance, dopée par les investissements publics et la demande intérieure, reposait sur des bases fragiles : un très faible taux d'exportation (moins de 20 %) et un endettement individuel très élevé (l'arrivée de l'euro a fait chuter les taux d'intérêt et les banques se sont mises à prêter à tout-va). La Grèce a également pâti de la crise économique mondiale et dans ses deux secteurs-clés, tourisme et marine marchande, les revenus ont chuté de près de 15 % en 2009.

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