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Δευτέρα 8 Νοεμβρίου 2010

En Grèce, les 25-30 ans prennent le large



Faute de trouver un emploi à leur goût, les jeunes diplômés grecs veulent de nouveau tenter leur chance hors du pays

Pour s’attirer le vote des jeunes aux élections locales de ce dimanche 7 novembre le premier ministre Georges Papandréou a récemment accepté un dialogue direct via Internet. Mais Angeliki, 25 ans, n’a pas été convaincu par cette opération : « Je n’y crois plus, comment veut-il nous convaincre qu’il va changer le pays ? Moi, mes papiers sont prêts, je pars en France. »

Ses amis, qui ont suivi sur Internet le dialogue avec le chef du gouvernement socialiste, approuvent. « Si tu peux, fais-le », l’encourage Asteri, étudiant aux Beaux-Arts. Lui aussi rêve de partir à Paris mais ses moyens ne le lui permettent pas. « Je vais travailler un an, assure-t-il, et économiser pour partir. » Son but, décrocher une bourse pour la capitale française, « mais Londres, Berlin ou Madrid sont tout aussi bien, n’importe où ailleurs qu’ici ! »

Dans le quartier estudiantin d’Exarchia, on n’est pas vraiment carriériste. Partir a l’étranger n’était plus jusqu’alors une tendance. Aujourd’hui, c’est le seul sujet de discussion sur les bancs des facs ou aux terrasses des cafés. « On se demande pourquoi on est là », explique Thanos, qui a fini ses études. Jeune avocat, il gagne péniblement 2000 € par mois alors qu’il a 1200 € de frais fixes.

«Il faut qu’une nouvelle génération se sacrifie»

Son amie Iro, Grecque née à l’étranger, vient juste de terminer ses études de droit. Elle est aussi avocate mais au chômage. « Je ne trouverai pas de travail dans ma branche, estime-t-elle, c’est complètement bouché. Autant partir. »

Thanos baisse la tête : « L’une des premières choses que je lui ai dites lorsqu’on s’est mis ensemble c’est que je ne quitterais pas le pays. Je voulais rester et changer les choses ici. Maintenant je n’y crois plus. C’est moi qui pousse au départ. »

Le couple mise sur l’Allemagne où les parents d’Iro avaient émigré dans les années 1960. « Je recommencerai à zéro mais au moins j’aurai une perspective, soupire Thanos, ici notre géneration celle des 25-30 ans est piégée. »

Savas Robollis, de l’Institut du monde du travail, est d’accord : « Dans les années 1970, le marché du travail en Grèce était incapable d’absorber les nouveaux diplômés. Il n’y avait tout simplement pas de place pour eux, le marché du travail était trop petit et trop mal structuré. Il a fallu que toute une génération se sacrifie et parte du pays pour chercher du travail et fasse ainsi la place aux autres. Aujourd’hui, une génération plus tard, on en est au même point, il faut qu’une nouvelle génération se sacrifie. »

9% des diplômés travaillent à l'étranger

Un récent sondage du quotidien To Vima confirme : 70% des jeunes diplômés veulent quitter définitivement le pays soit pour faire de meilleures études, soit pour trouver un travail en rapport avec leurs études. Pire, 40% des jeunes, qui ont obtenu un premier emploi en Grèce, veulent aussi quitter le pays pour un meilleur salaire et plus d’opportunités.

L’économiste Lois Labrianidis (université de Thessalonique) n’hésite pas à parler de fuite des cerveaux. Entre 110 000 et 135 000 jeunes diplômés grecs travaillent à l’étranger, soit 9% du total des diplômés du pays.

Interrogé sur ce phénomène, le ministre des finances, Georges Papaconstantinou, ne cache pas ses inquiétudes : « Quand une économie ne peut donner aux gens des possibilités de travail qui correspondent à des qualifications chèrement acquises, c’est une économie qui ne réussit pas ». « Mais c’est une question de croissance. Nous sommes en train de changer le pays pour offrir ces opportunités-là, rassure-t-il, plaidant que cela ne se fait pas du jour au lendemain. »

«On n’arrive plus à respirer. On doit prendre le large»

Du temps, les jeunes diplômés du pays n’en ont plus. « Ceux qui commencent leurs études maintenant viendront sur le marché du travail une fois la crise économique finie, reprend Thanos. Nous, on est en plein dedans. On ne peut pas attendre encore cinq ans pour trouver un travail à la fois correctement payé et en rapport avec nos études. Ici, c’est ou l’un ou l’autre. Nous, on veut les deux comme dans le reste de l’Europe. »

« De toute façon, ici plus rien ne bouge, renchérit Iro, on a cru en décembre 2008, quand on était dans la rue pendant trois semaines, qu’enfin quelque chose allait changer dans le pays, mais c’est redevenu pire qu’avant. »

Pour Thanos et Iro, marqués politiquement à gauche, les récents événements sont une raison de plus pour quitter le pays. « Avec cette série de colis piégés, la police opère de constants contrôles dans nos cafés, nos lieux de rencontres. Les forces anti-émeutes sont partout, la fac de droit est assiégée, les rues d’Exarchia aussi. On n’arrive plus à respirer. On doit prendre le large. »

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